La prise alimentaire comme étant une fonction vitale pour l’être vivant, lui apportant les éléments nutritionnels indispensables à sa survie. Mais il faut aussi reconnaître que cette dernière joue un rôle primordial dans notre vie quotidienne : l’ambiance que peut avoir un repas influence notre prise alimentaire, les publicités télévisées ou médiatiques nous apportent des idéaux et des croyances sur notre alimentation et actuellement les réseaux sociaux prennent de l’ampleur sur notre façon de nous alimenter.
A travers ces représentations, les conduites alimentaires peuvent être modifiées et engendrer chez certaines personnes des Troubles du Comportement Alimentaire, aussi connus sous le nom de Trouble des Conduites Alimentaires (TCA). Reconnus comme troubles graves, une prise en soin de la personne est nécessaire.
Étudions alors les TCA dans leur globalité pour comprendre la prise en charge adaptée.
Les troubles du comportement alimentaire sont définis comme des perturbations graves du comportement alimentaire. Ils sont considérés comme une pathologie non pas du fait d’une pratique, mais en raison des répercussions graves qu’ils ont sur la santé physique et mentale de la personne. Leur apparition est notamment favorisée par certains facteurs : psychologique, physiques, familiaux et socio-culturels.
Aujourd’hui, nous reconnaissons deux grands troubles :
Ces troubles alimentaires sont des déséquilibres très brutaux qui entrainent chez les personnes atteintes de nombreuses conséquences physiques et mentales. Il est donc primordial, dans leur cas, de se tourner vers des professionnels de santé spécialistes de ces pathologies, car les personnes souffrant de TCA sont fragiles sur le côté alimentaire comme psychique.
Le psychologue, prenant en charge le patient, va chercher à changer les idées et les sentiments que ce dernier ressent psychiquement. Il essaye alors d’établir une relation de confiance avec la personne malade pour lui permettre de se livrer et d’avoir un soutien extérieur dans le combat de sa maladie. Tout au long de son travail, le praticien dialogue avec le patient sur ce qui a pu engendrer ses troubles, pour comprendre et accepter sa maladie, pour envisager la nécessité de renutrition, pour corriger les distorsions cognitives et attitudes dysfonctionnelles, pour renforcer l’estime de soi, l’affirmation et l’image de soi, pour améliorer les relations interpersonnelles (sociales et familiales) mais également de traiter, s’il y en a, des éventuelles pathologies psychiatriques.
2. Le diététicien
La personne malade doit réapprendre à s’alimenter de façon saine et afin de répondre à la fonction biologique de l’alimentation. Le rôle du diététicien dans cette prise en charge sera notamment de corriger les fausses croyances que le patient a sur les aliments, d’expliquer le besoin de l’organisme vis-à-vis de la prise alimentaire, de le réconcilier avec l’alimentation et d’apprendre à retrouver le plaisir de manger et de convivialité. A travers le soin nutritionnel, le professionnel de santé cherche donc à améliorer les connaissances et les représentations alimentaires du patient, sans jamais avoir d’attitude moralisatrice ou de jugements sur son patient. Il cherchera d’abord à renutrir le patient pour lui permettre par la suite d’aborder une rééducation nutritionnelle, c’est-à-dire l’appréhension d’une alimentation qualitative et quantitative par le biais de comportements alimentaires adaptés.
Nous pouvons ainsi attester le fait que les prises en charges psychologiques et diététiques sont indispensables aux patients pour retrouver une relation sereine avec la nourriture. Mais il faut également que ces deux sortes de soins se complètent.
3. La prise en charge intégrative
Deux domaines pourtant distincts, car si la psychothérapie agit sur le plan psychique, le suivi nutritionnel permet d’instaurer et de retrouver une alimentation saine, il est primordial de reconnaître qu’ils s’accordent sur un objectif commun : celui d’aider le patient à guérir.
Chacun des professionnels va chercher à améliorer la santé du patient en le laissant être acteur de sa guérison par l’expression de ce qu’il ressent dans ses troubles, la réflexion qu’il peut avoir sur sa pathologie et le soutenir dans les décisions qu’il pourrait prendre. Il faut mettre en avant le fait que le patient souffrant de TCA est généralement perdu face à sa prise en charge, et peut montrer des signes de refus concernant une guérison. Les professionnels s’accordent donc pour l’informer sur ce qu’il subit et les conséquences que cela peut engendrer, le conseiller sur le comportement qu’il peut avoir et l’éduquer sur la manière de prendre en compte et en charge sa pathologie. Par une prise en soin double, le diététicien et psychothérapeute vont pouvoir échanger, collaborer afin d’ajuster, de fixer un objectif précis ou de changer une façon de fonctionner pour faciliter le processus de guérison.
Conclusion
Les Troubles de Conduite Alimentaires sont des pathologies multifactorielles, c’est-à-dire qu’elles sont causées par plusieurs agents. Souvent occasionnées par un choc, une expérience frappante ou divers antécédents personnels, les TCA ne font qu’augmenter. Même si certaines personnes réussissent à guérir seules de ces troubles lorsqu’ils ne sont pas encore trop installés, la prise en soins par des professionnels de santé est beaucoup plus efficace et nécessaire lorsque ces personnes ne sont plus en capacité de réaliser ce qu’elles s’infligent.
Si le psychothérapeute agit sur le mental du patient à l’aide de différentes méthodes et dans le but de la soigner psychiquement, le diététicien, quant à lui, cherche à rétablir une relation saine et fonctionnelle entre le patient et l’alimentation. Mais il est essentiel d’aborder ces deux thérapies en symbiose pour donner au patient l’envi et la détermination de guérir de ses troubles et d’avancer sur sa pathologie.
Margaux VOISIN
Equipe Nutrition
Bibliographie :